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 missed calls / wade

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MessageSujet: missed calls / wade   missed calls / wade EmptyMar 23 Juil - 13:30

friendship can die

ft. @wade wilson


On dit souvent, pour faire bonne figure, pour se rassurer, que l'amitié ne meurt jamais. C'est sûrement le cas entre deux mecs lambdas de Brooklyn qui se connaissent depuis gamins, mais c'était voué à s'écraser pour vous deux. Regardez-vous un peu... Deadpool et Colossus. Rien que cette combine suffit à comprendre où réside le problème.
Deadpool, penses-tu bien haut et fort.
C'est lui la source du problème. Le pire, c'est que tu le sais depuis des années, mais tu as toujours fermé les yeux sur son comportement puéril et irresponsable, pensant bonnement pouvoir le changer. Tu pensais réellement avoir perçu une différence entre le Wade d'avant et le Wade d'aujourd'hui. Autant dire que tu t'étais honteusement trompé.
La honte, oui, la honte t'arrose tous les matins depuis trois semaines. Elle gangrène ton esprit et ton cœur d'une lourde frustration et d'une colère sans pareille. Jamais tu n'as autant détesté un ami auparavant. Jamais tu n'as autant regretté d'avoir passé une soirée avec lui. Une soirée très arrosée qui aurait pu se finir bon enfant, sous tes éclats de rire tonitruants à l'écoute des blagues connes de Wade. Une soirée qui a tourné au désastre et a brisé les chaînes de votre amitié. Il y a beaucoup de choses que tu as laissé passé au fil des ans, qui ont même fini par te faire rire, et certaines choses que tu as même admiré chez lui. Mais ça, ça t'a laissé un goût amer en bouche, ça a souillé votre relation, et à cause de ça, tu ne veux plus le voir, tu le fuis. Trois semaines depuis que tu t'es éclipsé de chez lui, la scène marquant ton front au fer. Trois semaines que tu l'évites pour bien lui faire comprendre que cette histoire t'a offusqué, pour ne pas à avoir à t'expliquer. T'es un gars discret, qui aime garder ses sentiments pour lui, qui parfois griffonne pour les extérioriser, mais c'est tout.

Alors quand tes yeux se posent sur sa silhouette dans un salon de thé, ce vendredi matin, ton coeur s'emballe de nervosité.
Dîtes-moi que je rêve.
Wade ici, en plein Brooklyn, alors que tu es en mission pour amener un gamin à l'Institut ? Coïncidence ou l'a-t-il fait exprès ? Tu n'as pas le temps d'y réfléchir que tu lui tournes rapidement le dos en attendant la commande de café pour toi et ton collègue (étrangement, Bobby a commandé un café frappé). Tu espères que ton ancien meilleur ami ne t'a pas aperçu, ironie quand on mesure presque deux mètres et qu'on est baraqué. C'est assez difficile de fondre dans la masse, mais tu n'y prends pas compte, comme un navet, sur le coup. Malheureusement, le serveur va plus vite que tu ne l'espérait, et le voilà qui te tend les cafés à emporter. « Oh merci, bonne journée. », l'accent russe toujours un peu tranchant malgré le chuchotement. Que faire maintenant ? Prendre le risque de se retourner et de voir le visage de Wade, d'entendre ses brimades interminables ? Ou bien fuir ? La dernière option est tellement plus attirante que la première, tellement plus simple et pratique. C'est donc les yeux rivés sur tes cafés que tu tentes désespérément de sortir de ce trou à rats.


Dernière édition par Piotr Rasputin le Jeu 8 Aoû - 12:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: missed calls / wade   missed calls / wade EmptyMer 24 Juil - 15:14

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MISSED CALLS  


Ce matin, après s’être astiqué le manche pendant environ une heure, le justicier masqué a décidé de prendre du temps pour lui, de ne pas écouter sa mission, pour la simple et bonne raison que ce n’est pas tous les jours qu’il a du temps à tuer pour son propre plaisir. Wade est heureux d’avoir pu s’occuper de son petit bâton magique, il a même pu se lancer un sortilège en pleine figure, ce qui en soi était très désagréable. Alors après s’être pris une bonne douche bien chaude, il a décidé de partir en ville, ne portant aucun costume, simplement lui, en jean, basket et un t-shirt qui cintre bien assez sa silhouette svelte et très musclée. Cependant, il ne part jamais sans une arme ou deux, alors il a deux coutelas accrochés à ses flancs sous son haut et un pistolet dans un holster planqué sous le t-shirt également. Même s’il n’en a pas besoin, Deadpool est une arme vivante, il est lui-même son arme.
Alors il déambule dans les rues, lentement, s’amusant à reluquer les culs des passants, à détailler les courbes délicates des deux bosses rebondies qui se forment lorsqu’ils marchent, et c’est un véritable plaisir que de pouvoir le faire. Le pire c’est que son bâton magique se remet devenir tout dur. Pas maintenant, tu vois, j’suis un vrai pervers, dès que ça bouge un peu trop, j’me remets à bander. Il s’amuse, il aurait peut-être envie de mettre sa main dans son caleçon désormais, sauf qu’en pleine rue, quelqu’un finirait par appeler les poulets qui le coffreraient pour exhibition, bien qu’une cellule de prison ne l’arrêterait pas. Alors qu’il décide de partir dans un salon de thé, il s’assied à une table pour commander une boisson chaude.
Il patiente, tranquillement, certain que tout va bien se passer et que cette journée sera parfaite, du moins s’il arrive à éclater un crane sur du béton pour enfin fixer correctement sa folie dangereuse. Ce serait totalement parfait. Cependant, il ne s’attendait pas à voir couilles d’acier débarquer dans le salon. Pour une bonne surprise, c’est une bonne surprise. Il voudrait lui sauter dessus, seulement, il sait très bien que tous ces appels sans réponse le sont pour une bonne raison, il a décidé de ne pas répondre à cause de ce qui s’est passé. Pourtant, ce n’est pas une bonne chose, il faut en parler, parce que Wade a aimé, même si quelque chose a été brisé entre eux depuis, il y a cette amitié qui se brise et s’étiole petit à petit. Et il ne peut pas le permettre, pas après autant d’années passées ensemble, à rire, à se soutenir et à être comme des frères. Il finit par oser, il part donc le retrouver, il tapote son épaule alors qu’il s’en va, qu’il désirait s’en aller. A vrai dire couilles d’acier l’a vu, et c’est certain. « Arrête de fuir. J’ai besoin de parler, et sérieusement cette fois-ci. » Il est capable de se calmer quand il le faut, il sait faire le vide et arrêter de dire des idioties quand la situation l’exige. Il regarde Piotr, son vieil ami, et baisse le regard, c’est peut-être bien la première fois de sa vie entière qu’il le fait.


@Piotr Rasputin
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MessageSujet: Re: missed calls / wade   missed calls / wade EmptyJeu 25 Juil - 15:57

Baisse les yeux.
Ne lève pas la tête.
Ne le regarde pas.

On ne te connait que trop bien Piotr... sous cette carapace de muscles et un bon mètre quatre-vingt se cache un cœur d’artichaut, un homme de parole et d'honneur. Ce dernier mot, tu l'as si souvent entendu traverser la bouche de ton père. C'est lui et l'école soviétique qui te l'ont inculpé, ainsi que toutes les valeurs que tu conserves depuis ton adolescence. Tu devrais donc braver la situation avec dignité, essayer de contraindre tes émotions pour ne pas perdre l'amitié que tu vivais avec Wade. Une amitié unique en son genre. Tu ne retrouveras jamais dans ça dans cette vie, ni une autre, pas même dans un univers alternatif. Vous étiez voués à l'échec et pourtant vous aviez trouvé une fissure, un passage. Mais la colère et les regrets sont trop intenses. Tu devrais t'en prendre également à toi-même, au lieu de ça tu remets tout sur les épaules de ton ami.
Puis-je encore l'appeler ainsi ?
Ami ? Un ami ne se serait pas jeté sur toi à la première occasion. Un ami te connaîtrait réellement et saurait que l'alcool parlait plus que tes propres désirs cette nuit. Un ami t'aurait laissé décanter dans un coin.
Qu'est-ce qu'il lui ait passé par la tête, bon sang ?
C'est une question qui te taraude, se tourne et se retourne dans le labyrinthe qu'est ton cerveau.

Peut-être obtiendras-tu une réponse, aujourd'hui même ? Car, voilà que sa voix te parvient. Tu la reconnaîtrais entre des centaines d'autres malgré son ambiguïté inhabituelle. Cette dernière t'arrête et te fait lever les prunelles vers Wade. Il avait l'air en pleine forme, et apparemment de bonne humeur pour te parler ainsi. En général, il ne fait pas dans les sentiments, mais taratata ne tombons pas dans le panneaux aussi facilement. Les bras chargés de café, incapable de les croiser pour exprimer ton entêtement, tu laisses les traits du visage faire le travail. « Wade. » Comme s'il n'y a rien à répondre à ce que le trentenaire vient de dire. Bien au contraire, mais tu te mords l'intérieur de la peau pour ne pas éclater. « Toi ici, quelle... surprise. Je ne savais pas que ce genre de salon était ta tasse de thé. » Wade veut te faire croire que cette rencontre n'est que le pur fruit du hasard ? Très bonne. Pourtant, s'il y a bien quelque chose que tu connais de lui, c'est son imprédictibilité. Concernant cette dernière, il la joue tête baissée, un peu contrarié et gêné, comme s'il veut soudainement se racheter une conscience. « Eh bien, je t'écoute. », soupires-tu à contre-coeur. Ce n'est tellement pas l'endroit pour ce genre de conversation. C'est à peine si vous vous faîtes pousser par ceux qui sortent et ceux qui rentrent, et tu en as bien conscience. Tu le fais exprès, de l'interroger du regard, en plein magasin, avec aucune intention de bouger. La colère te rend parfois bien cruel et idiot.


Dernière édition par Piotr Rasputin le Jeu 8 Aoû - 12:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: missed calls / wade   missed calls / wade EmptyVen 26 Juil - 16:50

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Il y a cette envie d’arranger les choses, de fixer les problèmes sous des solutions. Les deux hommes avaient une relation particulière, basée sur des impossibilités qu’ils ont réussi à braver, sachant pertinemment que rien ne serait jamais facile. Il y a eu du coup une nouvelle chose, cette histoire qui n’a duré qu’un soir, qui a mis de l’huile sur le feu, qui a ravivé les difficultés qu’ils ont bravées tous les deux, ensemble. Maintenant plus rien n’est pareil, et le justicier rouge n’arrive pas à s’en remettre, il y a cette chose impardonnable qui s’est passée, et même si le moment était agréable, Wade sait qu’il a abusé, et qu’il n’aurait pas dû, même si le colosse n’a pas dit non. Il n’est pas désolé d’avoir fait ce qu’il a fait, plutôt des conséquences que cela a eu. Les deux hommes ne se parlent plus, ils ne s’entendent plus et c’est surtout cela qui chagrine le plus le plus âgé des deux. Il n’en peut plus de cette situation désastreuse, qui fini par entacher cette amitié profonde qu’il y a entre les deux.
C’est pour cela que Wade baisse les yeux, est un peu en retrait, du moins pas comme avant. Il ne fait pas de vannes, il ne fait pas d’humour douteux. C’est peut-être mieux comme ça, de cette manière il n’y a pas d’ambiguïté possible. « Wade. Toi ici, quelle... surprise. Je ne savais pas que ce genre de salon était ta tasse de thé. » Voilà que c’est lui désormais qui s’amuse à faire de l’humour, que c’est lui qui prend la relève. Non, ce n’est pas dans ses habitudes, mais il avait envie de boire une boisson chaude, et c’est réellement le hasard qui a conduit les deux hommes à se trouver ici, l’un en face de l’autre. « Eh bien, je t'écoute. » Il veut bien que l’on parle, enfin, ça permet de pouvoir essayer de rattraper les erreurs qu’il a commises. Deadpool est étrangement serein, les voix intérieures se taisent, n’émettent aucun commentaire sur la situation, comme si elles savaient qu’il y avait un soucis. Wade voudrait sortir, mais il sait que ce n’est pas une bonne chose, que Piotr veut que ce soit dans un endroit normal, pour que tout soit normal, pas comme d’habitude.
Alors il boit une gorgée du thé qu’on lui a servi, un thé vert à la vanille et à la menthe, et maintenant il ferme les yeux pour se passer les doigts dessus, claquant sa langue contre son palet. Il ne sait pas par quoi commencer. Peut-être qu’il doit se lancer après tout, c’est sûrement la meilleure chose à faire. « Je… tu sais… l’autre soir… je ne suis pas désolé pour ce qu’on a fait, je suis désolé pour ce qui est venu après… » Excuses pitoyables, il en est conscient, mais il préfère jouer cartes sur table pour qu’il soit au courant de ce qui se déroule à l’intérieur de lui, qu’il sache qu’entre eux deux, la sincérité est toujours de mise, toujours. « Je… c’est naze, je sais, mais c’est ce que je pense de la situation actuelle… » Il n’est désolé de rien du tout, de ce qui s’est passé lorsqu’ils s’amusaient sous des draps, et Piotr ne peut pas dire que les choses ne se sont pas bien déroulées, ce serait mentir, alors qu’il ne veut pas de mensonge, pas entre eux.


@Piotr Rasputin
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MessageSujet: Re: missed calls / wade   missed calls / wade EmptyMar 6 Aoû - 22:42

Pas désolé. Pas désolé.
Les mots que Wade prononcent frappent tes tympans avec puissance et rancœur. Ce mec ne manque pas de toupet ! En effet, on parle bien de Deadpool, mais tu pensais qu'avec toi, il se comportait autrement, après des années de fréquentation. Tu pensais qu'il était ton ami, ton meilleur ami, et que tu n'étais pas le seul à avoir fait un effort pour mieux l'appréhender. Les soirées que vous aviez passé à vous confier reviennent titiller ton esprit, et la tristesse et la colère s'y mélange terriblement. Wade peut dire tout ce qu'il veut, il ne fait qu'empirer les choses. A chaque phrase, à chaque mot, ton cœur semble s'alourdir et se craqueler.
Et il ne s'excuse même pas. « Tu... Tu rigoles j'espère ? » La gorge est serrée, les mots ont du mal à sortir de ta bouche alors que tes poings se ferment inéluctablement sur les boissons à emporter. Tu ne réfléchis pas pour une fois, tu ne peux pas. Pas avec Wade. Pas avec les sentiments qui fusent telle de la lave sur un volcan en irruption. C'est trop, beaucoup trop à supporter, comme la fois où tu as retrouvé tes parents morts dans leur ferme. Eh bien, là, c'est pareil. Quelque chose à laquelle tu tenais chère s'est éteint. « Ce qui est venu après ? Donc en fait, le problème vient de moi c'est ça ? » Parce qu'en plus de ne pas "être désolé", il te remet la faute dessus ? Jamais. Ô grand jamais, tu n'aurais cru un jour entendre ça sortir de sa bouche à ton encontre. Lorsque tu l'as rencontré, cela ne t'aurait pas choqué, mais après plus d'une décennie à ses côtés, les mots font mal. Très mal. Et comme toujours, pour cacher cette dernière, tu as besoin de te défouler, d'extérioriser. Le café frappé de Bobby s'affine de plus en plus dans ton poing jusqu'à en renverser le contenu, n'y prêtant même pas attention. « Je croyais qu'on était pote. » C'est si difficile d'émettre son avis avec toutes ces émotions à la poitrine. Heureusement que tu es un mec, certes, renfermé, mais qui n'a pas peur de s'ouvrir quand la situation l'exige. « Je pensais que notre amitié était sérieuse. » Et unique, oh, ça, elle l'était. Mais finalement, pas aux yeux de Wade pour qu'il la détruise en une soirée. « Mais apparemment, je ne suis que le mille centième gars avec qui tu as couché. », ce qui n'est jamais flatteur quand il s'agit de Deadpool. Les chèvres parleraient qu'il s'en taperait une aussi. « Tu sais quoi, t'as raison, c'est de ma faute... », lâches-tu dans un petit hoquet nerveux. Jamais tu n'aurais été aussi sarcastique de ta vie. On dirait que Wade ne fait ressortir que le pire de toi-même. Mais pas le temps de rire sur ton propre sort, la colère revient à l'attaque rapidement, et ton doigt se retrouve bientôt pointer sur l'énergumène en question. « ... j'aurais jamais du te faire confiance, j'aurais du m'en douter. »
Le vérité est encore plus triste lorsqu'on la comprend enfin.


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MessageSujet: Re: missed calls / wade   missed calls / wade EmptyMer 7 Aoû - 18:54

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MISSED CALLS  


« Tu... Tu rigoles j'espère ? » Voilà le problème avec les gens, dès que quelque chose ne va pas comme ils veulent et que Wade est lié de près ou de loin à la situation, on rejette la faute sur lui. Non il ne rigole pas. Il est même plus que sérieux, c’est lui la drama queen de la situation. Il est tout le temps entrain de baliser pour un oui ou pour un non, tout le temps entrain de réfléchir à ses moindres faits et gestes, à calculer les moments de sa vie pour ne pas en perdre une miette. Le soucis c’est qu’il ne vit pas, il ne fait que gaspiller les heures qui composent son existence pour faire en sorte de la maximiser. Mais il s’empoisonne l’existence et ce n’est pas comme ça qu’il sera heureux un jour ou l’autre. « Ce qui est venu après ? Donc en fait, le problème vient de moi c'est ça ? » Il voudrait lui dire que ouais, le problème c’est lui. Mais pas que lui, il a ses responsabilités dans ce qui s’est passé, mais ils étaient tous les deux consentants, et le pire dans l’histoire c’est qu’il a aimé et qu’il joue sa grosse prude effarouchée.
Piotr serre les poings, les dents et toutes ses fibres musculaires, à tel point que les boissons chaudes qu’il avait en main finissent écrasées, le liquide se renversant sur le sol, lui brûlant probablement la peau. Mais s’il croit que ça a une importance quelconque, il se fourre le doigt dans l’œil, jusqu’au coude, probablement même l’épaule. Tu devrais lui dire que tu es désolé Wade, au moins on en parlerait plus. Sauf que non, ça ne se passe pas comme ça dans la vie. Il a toujours été le plus juste et le plus honnête possible avec tout le monde, même si ça doit blesser les gens, mais apparemment ce n’est pas au goût de tout le monde, certains préfèrent les mensonges éhontés. Et il commence son petit laïus comme quoi leur amitié est détruite et qu’ils étaient potes et que ça n’aurait jamais dû arriver. Le problème c’est qu’on ne calcule pas ce genre de choses, ça arrive c’est tout. « ... j'aurais jamais du te faire confiance, j'aurais du m'en douter. » Sauf que là tu commences à voir rouge, et c’est usant à force de se dire que tout le monde lui rejette la faute dessus, tu aimerais pouvoir lui foutre un coup dans la gueule, mais tu sais que tu te péterais le poignet immédiatement car il s’y attendrait et se changera en métal.
Wade finit par secouer la tête de façon désabusée, car ouais, même s’il n’aime pas ça, parfois parler sérieusement ça permet de faire sortir le poison de la vie des individus. C’est ce qu’il faut faire et maintenant, sinon rien n’ira entre eux, plus jamais et ça il ne le permettra pas. « J’vais te dire honnêtement c’que j’pense. T’es qu’un gros putain d’hypocrite, voire même un connard comme rarement j’en ai vu. Je te rappelle que t’as pas dit non et que c’est toi qui m’a sauté dessus, alors maintenant tu vas rapidement arrêter de m’accuser alors que t’as lancé les hostilités entre nous. » Il se recule maintenant, laissant une limite de protection entre eux deux, qu’il n’y ait pas de coup qui parte de façon volontaire ou non. Wade est fatigué d’avoir toujours à se justifier ou de s’excuser alors que lui ne fait que profiter de la vie et vivre comme bon lui semble. « Ton problème c’est que tu sais pas faire autrement que toujours être dans le calcul et que c’est pas comme ça qu’on doit vivre, à force tu vas finir par péter des câbles, la vie c’est pas ça, la vie c’est savoir aussi en profiter et pas toujours être dans le contrôle. » Le pire c’est qu’il n’a pas compris ce qu’il voulait dire, que le russe n’a pas encore saisi toutes les paroles qui ont été dites, il ne regrette pas les actes, il regrette les conséquences, mais ça de toute manière c’est toujours comme ça, toujours, le fauteur de troubles c’est lui, alors que ce n’est pas toujours le cas.
C’est pas possible, t’es trop gentil là, agresse le ! Le truc c’est qu’on ne règle pas toujours tout avec la violence, et que dans le cas présent il n’est pas possible de le faire avec des gestes ou des mots trop brusques. « C’est pas ce qu’on a fait que je regrette, ce sont les conséquences que ça a parce que tu balises toujours trop, ce qu’on a fait c’est pas mal, et tu peux pas dire que t’as pas aimé, parce que je ne te croirais pas. » Il a fini de parler, il commence à en avoir assez, il baisse alors les deux bras et récupère sa tasse de café pour s’en aller d’ici, le laissant seul pour qu’il puisse réfléchir à ce qu’il vient de dire. « J’me tire, si tu veux parler, je serai dehors. » Il finit par sortir du salon de thé, ayant besoin d’air, de sortir de là parce qu’il va finir par péter un câble à force d’être entouré d’autant de monde. Il finit par s’allumer une cigarette, même si c’est totalement inutile et que ça n’aura jamais aucun effet sur son corps désormais.


@Piotr Rasputin
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MessageSujet: Re: missed calls / wade   missed calls / wade EmptyJeu 8 Aoû - 13:33

On commence à vous fixer, vous jeter des regards intempestifs ou à pouffer de rire devant votre scène de ménage en plein salon de thé. Heureusement, on ne vous reconnait pas, Wade grâce à son costume, toi grâce à ta transformation, sinon vous seriez déjà en vidéo #tendances sur Instagram et Snapchat. Mais, les passants ont beau ne pas se priver de votre petite conversation, vous ne leur prêtez pas la même attention. C'est dans les yeux et le visage de l'un et de l'autre que vous vous plongez sans vraiment remonter de temps à autre pour reprendre souffle. Le monde autour de vous n'est plus qu'un vaste voile où des ombres bougent dans le coin de vos prunelles, et des voix s'étouffent dans les tréfonds de vos tympans. Rien n'est plus vital et important que vous deux et les émotions qui parcourent à cet instant votre corps.
Toi, Piotr, tu as l'impression de brûler sur place tellement la colère, l'indignation, la peur et la tristesse infusent chaque parcelle de tes tissus organiques, allant jusqu'à recouvrir involontairement ces derniers du métal organique. Les boissons que tu as commandé il y a, à peine, quelques minutes sont à présent inconsommable, et pour cause tes poings les renferment avec une certaine tension palpable. Wade dit des choses avec lesquelles tu ne peux pas compatir et comprendre. Cela ne t'arrive pas souvent, toi qui cherche toujours un moyen pour être le plus civilisé, le moins intrusif. A croire que ton ancien meilleur ami vient de dépasser la limite, du moins c'est ce que tu tends à argumenter à chaque fois que tu penses à cette nuit passée dans ses draps. A vrai dire, tu n'en connais pas toutes les nuances, le flou s'étant installé dans les méandres de ta matière grise. Tu avais bu ce soir là, beaucoup, et l'alcool avait réussi à t'inhiber totalement. Mais le lendemain, une chose était sûre, tu ne voulais pas affronter Wade, ton ami, ni ne voulais te confronter à ta propre moral. Alors tu en as conclu qu'il s'était jeté sur toi en premier, comme il le fait souvent à ses nombreuses conquêtes sans grand intérêt. Tu le vis depuis comme une trahison de sa part, qu'elle concerne tes idéaux (que tu lui as partagé de nombreuses fois) ou le bien fondée de votre amitié.
Le Deadpool profite du silence pour rappliquer, chose que tu aurais du voir venir. Peut-être tu ne t'attendais pas à la violence de certains mots, mais il te ferme le claquet dès la première phrase, laissant échapper un grognement de mécontentement à l'énoncé des insultes qu'il t'affuble. Hypocrite. Connard. Des mots dont tu n'aurais jamais pensé être le sujet. Et pourtant, Wade les utilise avec conviction et maniabilité, piquant juste ce qu'il faut ton ego. Puis, dans une dernière danse, il lâche une information qui te laisse des plus pantois parce que tu ne te serais jamais, même ivre mort, jeté sur quelqu'un pour en attraper ses lèvres, en ôter ses vêtements et en dévorer sa peau. « Tu mens... je n'aurais jam- » Ta voix s'est atténué avec le choc et sort rauque de ta gorge. Tu n'as même pas le temps de te replonger dans les souvenirs que tu gardes de cette soirée pour crier à la fake news. Alors tu restes sur ta fin, envenimé par les paroles confiantes de Wade, même si tu te refuses d'y croire. Ce qui suit n'est pas pas encore mieux, mais la vérité ne peut sortir que de la bouche d'un proche qu'on a fréquenté, ami ou pas. Après tout, il a vécu assez de moment à tes côtés pour connaître tes qualités mais aussi tes pires défauts. Et si ces derniers n'étaient qu'avant très flous à tes yeux, les voilà maintenant complètement mises à nue. En gros, pour résumé, tu es ce qu'on peut appeler un coincé, celui qui se promène avec un balais au cul.
Et voilà que Wade se tire, incapable de faire face à une dispute avec un de ses plus proches amis. Il te laisse dans l'insécurité, l'indécis, le flou. Il te laisse avec de mauvaises pensées en tête, des souvenirs qui ne sont pas tiens, une culpabilité de ce que tu es. Qui sème le vent récolte la tempête, ne dit-on pas ?
Le rouge vient pigmenter peu à peu tes joues et tu restes un moment sur place jusqu'à ce qu'on te pousse un peu et que tu reviennes à la raison. Dans ta tête, tout se bouscule, des images que tu voudrais bannir, des paroles qui te serre le cœur, d'autres qui t'indigne toujours autant. Le coup est rude à surmonter, mais tu n'as pas le choix de bouger pour aller jeter les cafés à la poubelle la plus proche. Tant pis, tu reviendras vers Bobby les mains vides et refuseras de lui parler jusqu'à ce que ton esprit et ton corps soient moins ravagés par ces émotions que tu détestes. Pourquoi faut-il que tu sois aussi faible ? Pourquoi ne peux-tu pas être insensible, inerte comme le métal qui te recouvre parfois ? Il te faut plusieurs minutes avant que tu ne décides de rejoindre Wade dehors, non pas pour l'engueuler cette fois, mais plus pour l'envoyer valser. Il est venu vers toi, il a brisé le silence et la distance, maintenant tu aimerai qu'il te laisse tranquille car tout ceci est beaucoup trop dur à encaisser. Tu n'es pas quelqu'un doué de parole, seuls tes poings et tes doigts parlent en général. Avec Wade, c'était parfait fut un temps, mais aujourd'hui cela ne sert à rien. Tu dois donc faire avec ce que tu as, c'est-à-dire pas grand chose. « Je ne comprends pas ton point de vue, et tu ne comprends pas le mien. » L'idée grandit de plus en plus dans ta tête, à mesure que les critiques du brun reviennent à la surface. « Et je ne veux pas baliser quoique ce soit. » Tu essayes de trouver les bons mots, pour ne pas écouter les sentiments qui te prennent les tripes. « Et l'idée d'avoir commencé tout ça avec toi, ça me... » La honte se disperse comme un virus, ta tête prête à exploser, n'osant pas poser les bons mots sur votre baise d'un soir. « C'est pas moi, ça ne me ressemble pas, et pourtant c'est ce que j'ai fais, et je ne comprends pas pourquoi, ce n'est pas normal. Je ne voulais pas. » Tu déglutis difficilement, incapable d'être plus clair. Pourtant, ça l'est dans ta tête : cette situation dans laquelle vous vous trouvez te gêne au plus haut point. Et quand quelque chose te gêne, te donne envie de te détester, d'être encore plus en colère, tu fuis. « Alors je ne pense pas qu'il y ait grand chose à rajouter. Il vaut mieux que ça s'arrête à là... pour de bon. » C'est-à-dire qu'il vaut mieux que vous ne vous côtoyez plus pendant un bon moment.
Alors Wade, est-ce que toi aussi tu fuis dans la vie ?
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MessageSujet: Re: missed calls / wade   missed calls / wade EmptyJeu 8 Aoû - 15:13

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MISSED CALLS  


Le pire dans cette histoire, c’est que Piotr n’arrive même pas à encaisser le coup de la vérité, il n’arrive pas à se dire que lui aussi a sa part de responsabilité dans tout ce qui a pu se passer entre eux lors de cette soirée. Comme d’habitude, la faute est rejetée sur Wade, et uniquement sur lui, le Wilson est vu comme un monstre, comme quelqu’un dont l’âme est si noire qu’elle contamine tout ce qui l’entoure. Ce n’est pas la vérité pourtant, il est comme tout le monde, un être complètement paumé dans un monde de merde qui éclabousse tout dès qu’elle explose. Colossus était différent, il ne condamnait pas Deadpool, il l’accompagnait, même dans ses déboires et dans les délires psychotiques qu’il pouvait avoir, l’homme d’acier était un véritable ami, et juste parce qu’il n’arrive pas à supporter ce qu’il a fait lui et non pas Wade, cette amitié se gâche, petit à petit jusqu’à n’être plus qu’un souvenir englouti dans le néant le plus profond. En lui se fait un vide, comme si on lui avait arraché une partie de son âme et même les voix dans sa tête commencent à faire silence, respectant un deuil qui se fait de plus en plus présent. Les larmes en rouleraient presque sur ses joues tandis qu’il imagine la suite de sa vie en l’absence de son ami le plus proche. Ce n’est pas Wade tout ça, ça ne lui ressemble pas, il se laisse pourtant envahir par les émotions négatives lui qui cherche toujours à les chasser le plus loin possible de lui.
Rapidement rejoint par le colosse, la fumée de la cigarette s’évanouit progressivement dans l’atmosphère déjà polluée de New-York. Et il continue à faire son petit laïus, à crier sur tous les toits qu’il ne comprend pas pourquoi il aurait fait ça, que ce n’est pas possible et que ce n’est pas vrai, que ce n’est qu’un énième mensonge, pourtant lui aussi se rend compte au final qu’il n’y a jamais eu de mensonge entre eux, que c’est uniquement la vérité qui a prévalu dans leur relation. « C'est pas moi, ça ne me ressemble pas, et pourtant c'est ce que j'ai fais, et je ne comprends pas pourquoi, ce n'est pas normal. Je ne voulais pas. » Pourtant, il n’y a rien à comprendre, les faits sont là, ils ont couché ensemble et même si le russe ne l’admettra pas, il a vraiment aimé et c’est sûrement ça qui doit le faire regretter, le fait que ses convictions soient tombées aussi facilement. « Alors je ne pense pas qu'il y ait grand chose à rajouter. Il vaut mieux que ça s'arrête à là... pour de bon. » Sauf que cela n’arrivera pas, il ne le permettra pas. Wade tient beaucoup trop à leur amitié et à tout ce que cela a pu leur apporter au cours de la dernière décennie. Il ne peut pas accepter ce fait, alors il attrape le poignet de Piotr pour le retenir, simplement pour qu’il ne parte pas.
Sa cigarette éteinte entre ses doigts, il la jette dans la poubelle qui est à sa droite et regarde le russe, le colosse, son ami, son meilleur ami. Il ne voudrait pas que cette histoire disparaisse, pas pour ça, car ce serait pour lui une véritable déception d’avoir échoué, à nouveau, à préserver quelque chose à quoi il tient réellement. « C’est peut-être pas toi, mais c’est arrivé. Le pote que je connais et que j’aime comme un frère n’abandonnerait pas pour un prétexte aussi futile. Le pire c’est que dans cette histoire, je sais que tu as adoré ça sur le moment et c’est ça qui te laisse perplexe maintenant. » Wade lâche son ami, il reste à côté de lui et pose sa main sur son épaule afin qu’il reste non loin, à portée, pour toujours, comme un geste symbolique. Piotr a l’habitude de fuir les situations qu’il ne comprend pas, dès que quelque chose ne tourne pas comme il l’a décidé, il préfère détaler plutôt que d’affronter, sauf quand sa force légendaire est capable de raisonner tout ce qui l’entoure. « Arrête de fuir et comporte toi comme un homme bon sang. C’est pas dramatique ce qu’on a fait ; ça ne signifiait rien, et ça a de l’importance seulement parce que tu y accordes de l’importance. Au fond t’es juste un petit garçon qui apprend à vivre, et au lieu de ça, tu préfères te fermer à de nouvelles expériences. » Sa main est toujours posée sur l’épaule de l’autre, qui lui tourne le dos, mais qui l’écoute, qui l’écoute attentivement, parce que Wade le voit, à sa posture, à la façon dont il se positionne et tout fait écho en lui, des moments qu’ils ont pu passer ensemble, à refaire le monde en buvant une bière sur le toit de l’Institut Xavier. « Tu te rappelles ce qu’on se disait avant ? Que notre amitié survivrait à tous les cataclysmes, on riait même des pires extrémités. Je crois pas qu’on ait atteint ça, surtout pas pour ça... » Non, c’est clair que le pire n’est pas arrivé, ce n’est qu’une goutte d’eau, qu’un petit élément qui se déverse et qui pourtant ne fait pas déborder le vase qui pourtant était déjà bien rempli. Ils sont plus forts que ça, il ne reste juste qu’à Piotr d’ouvrir les yeux, de se rendre compte que ce n’était pas grave, que ce n’était rien.


@Piotr Rasputin
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MessageSujet: Re: missed calls / wade   missed calls / wade EmptyDim 11 Aoû - 12:15

Partir vite.
En finir avec ce merdier.
Ne pas lutter contre Wade.
Éviter les sermons, les accusations.
Ne plus à avoir à croiser ses prunelles,
de peur de prendre feu.
Fuir la descente aux enfers.


Mais le Deadpool n'a pas l'air de vouloir te laisser partir. Il a l'habitude de ses choses et il ne craint rien, pas même la mort, c'est donc facile pour lui de faire face à la situation, de ne pas être embarrassé par le fait que son meilleur ami lui ait sauté dessus dans une étreinte érotique. Toi, tu ressens les choses différemment, t'es une vieille âme, celle qu'on croise dans les livres de Tolstoï et qui finit au bras de l'héroïne ou avec une balle dans la poitrine essayant de sauver sa patrie. T'es de ceux qui s'inspirent des règles de l'Amour instaurées par les essayistes classiques, de ceux qui pensent que le sexe est plus qu'une partie de jambes en l'air avec un inconnu, mais une véritable symbiose, parfaite, en deux êtres qui s'attirent, s'apprécient et s'admirent.
N'est-ce pas le cas avec Wade ?
Tu nies tout d'un bloc parce que ce dernier n'est clairement pas à la même page que toi. Vous avez couché ensemble et alors ? Et alors, penses-tu, c'est sensé signifier quelque chose, et dans ce cas là, c'est juste très bizarre d'en avoir conscience et de faire comme si rien ne s'était passé. Tu dus prendre beaucoup sur toi pour ne pas rebrousser chemin et faire face à ton ami sans balbutier dans ta barbe (façon de parler car elle ne date que de quelques jours). « Ben oui apparemment, tu ne trouves pas ça bizarre toi ? », tu ronchonnes les globes roulant dans leur cavité, les épaules renfrognées comme une carcasse.
La suite n'est encore que plus dure à entendre, Wade te traitant comme un enfant qui n'a aucun droit sur ses sentiments, qui ne sait pas réellement ce qu'il est bien et ce qui est mal. Tu as l'impression, finalement, d'être jugé pour ce que tu es, au plus profond de toi, pour la toute bonne raison que tu n'es pas comme les autres. Pourtant, Wade connait tout de toi, ta sexualité, ton état d'esprit et ta morale, tes envies, tes désirs dans la vie. Il est même le seul à qui tu en as parlé, le seul à savoir. Mais au lieu de les respecter, il les juge, il les réduit à un simple caprice d'enfant. Autant dire que les paroles de l'anti-héros blessèrent toute ton entité. « Non, en effet, je ne pense pas non plus, mais j'avais besoin de distance, d'intimité pour y penser, pour réfléchir et mettre à plat tout ça. Parce que tout le monde n'est pas comme toi Wade. » Il n'y a pas un seul type d'individu dans le monde. Chacun possède sa propre sensibilité, sa propre idée de ce qu'il doit être, sa propre sexualité. « Je me souviens m'être ouvert à toi sur la question, et t'es encore le seul à qui j'en ai parlé. Ok, tu n'es pas responsable de ce qu'on a fait cette nuit, c'est ma faute, j'avais trop bu, j'étais... » Tu soupires, essayant vraiment de comprendre pourquoi tu t'es jeté sur lui pour l'embrasser, dans le seul but d'avoir son corps contre le tien. Rien que d'y penser, ça te fout des frissons d'incompréhension. « ... sincèrement je ne sais pas, j'étais complètement inhibé et j'ai du fermer les yeux, suivre mon instinct animal. » C'était bien la seule explication que tu pouvais donner à ce retournement de situation. « Mais tu ne peux pas m'en vouloir pour toutes les questions que je me pose. Parce que ce que j'ai fais me met carrément mal à l'aise, contredit tout ce que je suis. Et tu sais qui je suis. » Il n'y a rien à ajouter, même si tu n'oses pas encore mettre le véritable vocabulaire, assez cru, dans tes phrases.
Tu espères en tout cas que Wade comprendra ce qu'il te faut pour que votre amitié reprenne un jour du flambeau. C'est égoïste de ta part, mais tu ne peux pas arrêter les pensées qui flottent sans cesse dans ta tête et le malaise qui te grignote l'estomac, la mauvaise sensation d'avoir violé ton propre toi. Finalement, tu comprends que tu es plus fâché contre toi-même que contre ton ami. Tu devrais lui dire, mais tu n'as pas envie qu'il pense que toute ta colère ne se concentre pas du tout sur sa personne. « Je devrai vraiment rentrer, Bobby m'attend... avec des cafés. » Tu lèves tes mains vides devant Wade, l'air névrosé, pour ensuite les laisser tomber nonchalamment. « Je ne sais pas trop quoi te dire... je pense que ça ira peut-être mieux avec un peu de temps. » Pour oublier, ensevelir cette soirée sous des couches d'argile et de fer, pour ne plus se sentir mal quand tu le croises.
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